Poèmes
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Un poème sur le bonheur
Il y a bien 10 ans j’ai noté ce poème dans un carnet. Je ne le trouve nulle part sur internet, mais je l’aime bien ! Alors je le partage à mon tour :
BONHEUR ! Je dis «bonheur !»
Je prends ce mot, je men empare et vous le lance.
Un mot bien rond, poli comme un galet.
Tant de mains l’ont saisi, croyant le retenir...
Tant de cœurs l’ont roulé au gré de leurs tempêtes.
Je le prends dans mes mains,
je le porte à mon cœur, ce galet rond qui lui ressemble tant.
Et je le lance à bout de bras, à bout de cœur,
tel le caillou sauveur balancé par David
d’un grand geste vainqueur.Je le lance comme un pavé dans la mare de tous les mots
qui voudraient le supplanter, leffacer, le pervertir :
Mots préfabriqués, prêts-à-porter ou surgelés
qui prétendent mexpliquer - pêle-mêle - la guerre, la paix,
la tension, l’injustice, le profit,
le chômage, les séquelles, les outrages...
Des mots tarauds qui haussent le col, qui bombent le torse,
défilent par deux, brossent à reluire et majusculent.Moi, en les entendant, je reste sur ma faim.
Qui me dira « bonheur », purement et simplement ?
Je veux ce mot.
Je le veux rond, juteux comme une orange,
doré comme un pain blanc,
taillé dans le bleu comme l’étoffe du ciel.
Je veux ce mot fragile, ce mot cassant, ce mot fêlé,
qui fait tinter mon cœur comme un cristal de roche.Je dis «Bonheur !»
— Paul Baudiquey
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mon corps est un temple
Dans l'ouvrage "La Transformation Intérieure", l'auteur et mystique Sadhguru fait référence à un poème indien particulièrement poignant. J'ai été intrigué par sa beauté et sa profondeur. Cependant, malgré mes recherches sur internet, il m'a été impossible de trouver une version française de ce poème. J'ai donc décidé de le traduire moi-même. Je tiens à préciser que ma traduction est une interprétation humble et personnelle du texte en anglais. J'espère sincèrement qu'elle saura capturer l'essence du message de l'auteur tout en le rendant accessible à ceux qui lisent en français.
Basaveshwara - Mon corps est un temple (12e siècle)
ಉಳ್ಳವರು ಶಿವಾಲಯ ಮಾಡಿಹರು, ನಾನೇನ ಮಾಡುವೆ ಬಡವನಯ್ಯಾ. ಎನ್ನ ಕಾಲೇ ಕಂಬ, ದೇಹವೇ ದೇಗುಲ, ಶಿರವೇ ಹೊನ್ನ ಕಳಶವಯ್ಯಾ. ಕೂಡಲಸಂಗಮದೇವಾ, ಕೇಳಯ್ಯಾ ಸ್ಥಾವರಕ್ಕಳಿವುಂಟು, ಜಂಗಮಕ್ಕಳಿವಿಲ್ಲ.
À Shiva, les riches dressent des sanctuaires,
Et moi, démuni, que puis-je élever ?
Mes jambes sont des colonnes,
Mon corps est un temple,
Et ma tête un dôme d’or scintillant.
Ô seigneur des rivières confluentes,
Ce qui est immobile s’effondre,
Seul demeure qui est en mouvement.
7 months ago